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Koi nobori pour kodomo no hi et Tango no Sekku

Kodomo no hi et Tango no Sekku

Avez-vous déjà entendu parler de Kodomo no hi ou de Tango no Sekku ?

Vous savez peut-être que ces deux évènements se déroulent chaque année à la même date au Japon. Mais savez-vous d’où viennent ces fêtes et comment on les célèbre encore de nos jours ?

Une date, deux fêtes

Tout d’abord, au Japon, le 5 mai est un jour férié et une journée de célébration pour la croissance des enfants. On remercie également la mère qui a élevé son enfant (mais ceci n’est pas trop connu même pour les Japonais). Ce jour-là s’appelle Kodomo no hi mais aussi Tango no Sekku. Bien que célébrées le même jour, sous ces deux appellations se cachent deux fêtes d’origines différentes.

Tango no Sekku

L’origine de Tango no Sekku vient de Chine et remonte à environ 2’300 ans. L’événement de Tango no Sekku est arrivé bien plus tard au Japon, à l’ère Nara (710-784), en tant que rite de prière pour la bonne santé.

En ce temps là, à la cour impériale, on fabriquait des décorations à base d’acore odorant et d’armoise. On pensait que l’acore odorant, grâce à son odeur forte, pouvait chasser les maladies et les mauvais esprits. On décorait les avant-toits avec cette plante ainsi qu’avec l’armoise. De plus, les vassaux formaient avec les feuilles d’acore une boule appelée kusudama (くす玉) qu’ils plaçaient ensuite sur un poteau. Cette habitude s’est petit à petit répandue de la cour impériale vers le peuple.

A l’ère Kamakura (1185-1333), la tradition de prier pour la santé durant Tango no Sekku a décliné. Par contre, la noblesse militaire : Buke, a changé la façon de fêter ce jour. En effet, ils ont interprété le mot japonais Shôbu qui désignait alors l’acore odorant (菖蒲) comme un mot homonyme mais de sens différent : 尚武 qui signifie respecter les arts martiaux. Ils offraient alors un casque et un sabre de samouraï aux garçons.

Finalement, à l’ère Edo (1603-1867), Tango no Sekku est devenu un événement pour prier pour la croissance des garçons et leurs bonheurs. Cette habitude s’est bien répandue non seulement dans le Buke mais aussi dans le peuple.

Kyosui Kawanabe Kodomo no hi Tango no Sekku
Représentation du jour de Tango no Sekku par Kyosui Kawanabe (1868-1935)

Kodomo no hi

Kodomo no hi est le jour de célébration pour la croissance de tous les enfants contrairement à Tango no Sekku qui ne célèbre que les garçons.

En fait, Kodomo no hi (la journée de l’enfance) existe dans les différents pays du monde. Les dates de ces journées sont différentes selon le pays mais il y a deux dates principales à noter.

  • Le 1er juin, dit Journée internationale de l’enfance, date instaurée par l’ancien bloc soviétique à Genève en 1925.
  • Le 20 novembre, dit Journée mondiale de l’enfance, date instaurée par l’ONU en 1954.

Au Japon, une pétition a été soumise à la Diète pour que le 5 mai, jour de Tango no Sekku devienne celui de Kodomo no hi. Cette proposition a été adoptée en 1948. À l’origine, le 5 mai était donc une journée surtout pour les garçons mais aujourd’hui on célèbre la croissance de tous les enfants. Kodomo no hi est par conséquent un jour férié fixé par la loi alors queTango no Sekku est un événement traditionnel.

Qu'est ce que l'on fait durant Kodomo no hi ou Tango no Sekku ?

Koi nobori

Premièrement, les familles qui ont des garçons placent dans leur jardin des Koi nobori. Peut-être vous avez déjà vu des Koi nobori. C’est en fait une banderole en forme de carpe. En japonais la carpe se nomme koi tandis que la banderole est nobori.

En général on met trois carpes. La plus grande carpe est noire et s’appelle Magoi. Celle de taille moyenne est rouge et s’appelle Higoi. Enfin la plus petite est bleue et s’appelle Kogoi. Il y a parfois des gens qui installent aussi une banderole avec le prénom de leur garçon pour annoncer leur naissance.

Koi nobori tire son origine des bannières et des drapeaux que le Buke avait l’habitude d’arborer à l’entrée de leurs maisons durant l’ère Edo (1603-1868). Le nom fait aussi référence à la légende chinoise selon laquelle une carpe, en escaladant une chute d’eau, s’est transformée en dragon !
On dit que non seulement le Buke mais aussi la classe sociale prospère et influente aient commencé à faire arborer Koi nobori en ayant l’espoir que leurs garçons grandissent et deviennent aussi forts que la carpe de cette légende.

Yumiko et bébé Koi nobori kodomo no hi Tango no Sekku
Yumiko et BB devant une décoration représentant Kintarô et des Koi nobori

Décorations traditionnelles

De la même manière, les familles qui ont des garçons décorent aussi l’intérieur de leur maison avec différents éléments. On retrouve :

  • Kabuto : le casque de samouraï,
  • Kacchû : l’armure japonaise,
  • Yumiya :l’arc japonais,
  • Tachi : le sabre,
  • Gogatsu-Ningyô : les poupées de garçons armés.

L’armure et le casque sont censés protéger le corps des maladies et des accidents tandis que l’arc et le sabre sont censés éloigner les mauvais esprits.

Les Gogatsu-Ningyô sont le symbole d’un garçon fort, elles sont ainsi placées dans le but que leurs garçons grandissent forts et courageux. On peut noter que cette tradition a commencé à l’ère Edo, ces symboles reflètent l’esprit de l’époque et donc pas forcément celui des gens de notre époque. On met aujourd’hui ces poupées plutôt par tradition et habitude. Les Gogatsu-Ningyô sont aussi censées prendre les malheurs à la place des enfants.

Décorations pour les garçons pour kodomo no hi et Tango no Sekku
Décorations pour Tango no Sekku - Photo prise par Tony Gonzalez

Dégustation de pâtisseries

Comme chaque fête est l’occasion de manger, celle-ci n’échappe pas à la règle ! Le 5 mai c’est l’occasion de manger différentes pâtisseries telles que : le Kashiwa-mochi et le Chimaki.

Le Kashiwa-mochi est une pâtisserie composée d’un gâteau de riz fourré avec du haricot rouge sucré et couverte par une feuille de chêne. Les feuilles de chêne représentent la prospérité car elles ne tombent pas avant que les pousses n’apparaissent. Elles symbolisent la continuité sans interruption de la lignée familiale.

Le Chimaki est aussi une pâtisserie. On retrouve un gâteau du riz en forme de cône, roulé dans une feuille de bambou et attaché par un fil en Igusa. Le Chimaki est plutôt dégusté dans la région du Kansai, il est censé écarter le malheur.

Kashiwa-mochi pour kodomo no hi et Tango no Sekku
Assortiment de Kashiwa-mochi - Photo prise par arty822

Bain aux plantes

On prend le bain avec des feuilles d’acore odorant. (Moi, je ne l’ai jamais fait..) C’est une coutume de Tango no Sekku de l’ère Nara.

Kodomo no hi et Tango no Sekku sont des événements joyeux pour les enfants. On met les décorations à la maison avec la famille, dehors on voit aussi ces décorations magnifiques partout à cette période. Nous avons beaucoup de bons souvenirs familiaux pour ce jour-là. Alors, je vais commencer à installer les Koi nobori avec mes enfants bientôt !

Tapisserie l'ours et Kintarô pour Kodomo ni hi
Le héro Kintarô est aussi un symbole de cette fête !

La photo de Koi nobori en tête d’article a été prise par JC

2 réflexions sur “Kodomo no hi et Tango no Sekku”

  1. Le texte est passionnant et nous renseigne sur plusieurs domaines.
    Le bébé avec le pantalon jaune est superbe et sa maman, ravissante.
    J’aurais bien mangé un mochi, très appétissant à la fin de la lecture.

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